lundi 15 octobre 2007

Nécrologie : Arnaud d'Abzac

Arnaud d'Abzac restera certainement comme l'un des premiers héraldistes à "coucher" sur informatique l'immensité des sources armoriales. La base de données qu'il a laissée au site Internet Geneanet - consultable seulement pour les adhérents (40 euros par an) - comporte la description de quelque 338 000 armoiries, émanant d'armoriaux tant anciens que récents. L'homme, qui a découvert l'héraldique sur le tard, se chargeait lui-même de la saisie des informations, mises en musique ensuite par un informaticien. En effet, avant que sa collection ne soit disponible en ligne, Arnaud d'Abzac avait diffusé son oeuvre sur 5 CD-roms. Malheureusement, l'informatique évoluant plus vite que la saisie des armoriaux, les logiciels sont rapidement devenus inutilisables avec des appareils récents, d'où l'idée ingénieuse de Geneanet. Cette collection porte d'ailleurs son nom : Armorial Arnaud d’Abzac.
Arnaud d’Abzac était enfin un membre apprécié de la Société française d'héraldique et de sigillographie.

Quelques expos à découvrir


L'héraldique suscite toujours un intérêt ici ou là, le plus souvent près d'un dépôt d'archives.
Voici donc quelques recommandations pour les semaines à venir.

"En quête d'identité. L'art du blason dans le patrimoine icaunais" est à découvrir jusqu'au 4 janvier 2008 aux Archives départementales de l'Yonne à Auxerre. Un aperçu sur http://www.lyonne.com/page.php?lg=fr&rub=04&srub=02&ssrub=02

Parallèlement, l'exposition "Très riches heures de champagne", inaugurée cet été à la médiathèque de Troyes, sera remontée à la bibliothèque municipale de Châlons-en-Champagne à partir de décembre.
Toujours à ce propos, une expo virtuelle (de qualité) est proposée sur le lien suivant : http://www.interbibly.fr/trhc/index.html

lundi 8 octobre 2007

Qui peut porter des armoiries en 2007 ?

La question peut paraître saugrenue et pourtant elle est bien sérieuse. Qui peut porter des armoiries en 2007 ? Réponse : tout le monde.
Apparues dans le dernier tiers du XIIe siècle, les armoiries n'ont jamais été l'apanage d'un groupe familial ou d'un rang de la société, contrairement à une vieille idée reçue. Bien évidemment, ce sont principalement les chevaliers qui en ont fait l'usage les premiers - ils les représentaient sur leur bouclier pour se reconnaître plus facilement dans la mêlée. Très vite, les familles en adoptent et ces élements graphiques codés deviennent héréditaires. Une législation se met d'ailleurs en place dès le XIVe siècle qui pourrait être résumée ainsi : "Tout le monde a le droit de porter des armoiries à condition de ne pas usurper celles d'autrui". La règle en vigueur au XIVe est toujours la même aujourd'hui et les armoiries sont toujours enregistrées dans un bureau du ministère de la Justice, le ministre est aussi Garde des sceaux, et peuvent être portées par n'importe qui, pourvu qu'elles ne soient pas déjà attribuées à quelqu'un, personne physique ou morale.
Il n'y a vraiment eu qu'entre 1808 et 1815 que les armoiries furent réservées à la noblesse. Avant, après, chacun, nobles, commerçant, roturiers pouvaient en porter. Par exemple, de nombreuses armoiries de paysans ont été recensées au Moyen Age en Normandie.

Pour plus d'informations : bellanger.anthony@wanadoo.fr

mercredi 26 septembre 2007

Viollet-le -Duc dans le domaine public


Il y a parfois des bonnes nouvelles pour les chercheurs. L'Encyclopédie médiévale de Viollet-le-Duc, avec ses qualités et ses défauts, est désormais tombée dans le domaine public. Cela signifie entre autre qu'elle est téléchargeable in extenso sur Internet et gratuitement. Il faut juste citer sa source si l'on devait utiliser et publier ses oeuvres.
Le lien Internet est dans la rubrique "Copinage".

Trouvailles inopinées : dommage ?

Les ventes sur Internet posent la question de l'origine d'un objet ancien. Ne nous voilons pas la face, la plupart des monnaies ou des matériels archéologiques vendus proviennent de fouilles que l'administration qualifie de sauvage. En deux mots, ce sont les fameuses "poële à frire" ou détecteur de métaux qui sont dans le viseur. Bien évidemment, on ne risque pas grand chose à s'amuser le dimanche avec son appareil. En revanche, se faire prendre la main dans le sac avec des objets anciens, trouvés dans la terre peuvent conduire les contrevenants devant les tribunaux.
En théorie, trouver un objet archéologique doit rester un événement totalement exceptionnel pour le particulier. En effet, en dehors des archéologues, personne n'est officiellement et potentionellement découvreur d'objets archéologiques. Comme la loi de 1941 le stipule : "Nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des fouilles ou des sondages archéologiques à l'effet de recherches de monuments ou d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans en avoir au préalable obtenu l'autorisation." Ce texte est complété par un autre de 1989 qui vise tout particulièrement les possesseurs de détecteur de métaux qui arpentent les sites historiques : "Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques..."
Sans entrer dans des débats de juristes, il faut savoir qu'un objet sous terre n'y est jamais par hasard. Une matrice de sceau est certainement associée à son ancien possesseur, qui devait être inhumé tout près, voire en-dessous. Déterrer l'objet sans méthode et sans rigueur scientifique réduit à néant les possibilités pour le chercheur de comprendre ce qu'il a sous les pieds.

lundi 24 septembre 2007

On trouve des sceaux médiévaux sur Internet


On arrête pas le progrès! Nous savions déjà que le site international d'enchères E-bay refourguait pas mal d'antiquités, sachez désormais que le passionné qui souhaite acquérir une matrice de sceau d'un religieux du XVe siècle peut le faire (photo DR). En voici la preuve : http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&rd=1&item=170150735254&ssPageName=STRK:MEWA:IT&ih=007
On y lit "Très rare matrice de sceau ecclésiastique du XVe siècle en bronze. Cette pièce est cassée mais complète. Elle est d'époque et n'a subi aucune réparation. Elle est authentifiée comme étant le sceau de frère Roger, abbé de Notre Dame de La Prée vers 1470. SIGILIM F[RAT]RI ROGERII ABBATIS DE PRATAE. Dimensions, hauteur 68mm largeur 45mm".
Il faut juste débourser 525 euros.

Les armoiries des de Bon

L'enquête se termine : les armoiries de la famille de Bon ne sont pas si anciennes. D'après les sources consultées, elles auraient fait partie de l'immense majorité d'armes créées à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle pour remettre un peu d'argent dans les caisses de l'Etat vidées par les Guerres d'Augsbourg. Louis XIV a donc chargé d'Hozier, un de ses fidèles, de taxer tous les porteurs d'armoiries. Ce qui fut fait en quelques années. Mais l'homme alla plus loin : il attribua d'office des armes souvent parlantes à ceux qui n'en possédaient pas.
Concernant le De Bon, trois sources différentes décrivent le même écu.
DE BON DE SAVIGNAC (Languedoc) : "D'azur au dauphin en pal d'or, couronné du même, courbé à senestre; au chef de gueules, ch. d'un croissant d'argent, entre deux étoiles d'or."
Sources : Rietstap; Jougla de Morenas, JM5484; et Izarny-Gargas, Montauban.

mercredi 12 septembre 2007

Quand apparaissent ces armoiries ?


Les armoiries représentées ci-contre appartiennent à la vieille famille de Bon, installée encore aujourd'hui dans le Sud-Est du Gers à Saint-Lizier-du-Planté, dans le château familial depuis 1620.
D'après mes premières recherches et constatations, il semble que cet écu n'apparaisse que dans le courant du XVIIe siècle, voire à la fin, précisément à l'époque de la mise en place de l'armorial d'Hozier. Voici la description héraldique des armes d'origine : " D'azur au dauphin d'argent, couronné d'or; au chef de gueules à un croissant d'or, accosté de deux étoiles de même."
Vous avez une information vérifiée ? Je suis preneur. Merci d'avance.

Colloque en 2008 : appel à contributions


"Pourquoi les sceaux ? La sigillographie nouvel enjeu de l’histoire de l’art", tel est le thème du colloque qui se tiendra en octobre 2008 à l'université Charles-de-Gaulle de Lille.
Ce colloque international est organisé par le Centre de recherches IRHIS – Unité mixte de recherche (UMR CNRS 8529).

Longtemps, en France, l’histoire de l’art médiéval s’est peu intéressée au sceau, en raison du cloisonnement des spécialités ; la sigillographie étant utilisée comme une simple science auxiliaire. Si à l’étranger d’exceptionnelles expositions lui ont fait une place importante, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, dans les expositions françaises majeures de ces dernières décennies, sa présentation s’est limitée trop souvent à une description ou à simplement accompagner les chartes exposées. A partir de la fin des années 1970, pourtant, plusieurs études d’historiens et de trop rares historiens d’art, ainsi qu’une récente exposition associant sigillographie et histoire de l’art – Sceaux et usages de sceaux. Images de la Champagne médiévale (2003) – sont venues nourrir la réflexion. De leur côté, les Archives nationales de France ont publié les deux premiers grands corpus iconographiques (1980 et 1991) et le troisième volume consacré aux sceaux de reines est en cours d’élaboration. A l’échelon d’un département comme le Nord, dont les archives conservent l’un des plus importants fonds sigillographiques français, deux programmes d’inventaire et de numérisation des pièces sont en cours, l’un aux Archives municipales de Douai, le second aux Archives départementales du Nord, en collaboration avec l’Université Charles-De-Gaulle – Lille 3.

C’est dans le cadre de ce second programme que l’équipe d’histoire de l’art pour l’Europe du Nord-Irhis de l’Université de Lille 3, en partenariat avec les Archives départementales du Nord et la Société française d’héraldique et de sigillographie, se propose de réunir, en octobre 2008, historiens, historiens d’art, littéraires, spécialistes des arts du métal, conservateurs et restaurateurs, pour un colloque international (3 jours) consacré aux sceaux, dans un esprit de décloisonnement des disciplines, parmi lesquelles les Gender Studies et les Visual Studies auront toute leur place.

L’enjeu scientifique principal de ce programme est la création à terme d’un répertoire de plus de 10000 pièces numérisées, datables et localisables. L’historien de l’art aura alors un considérable outil de recherches, tant du point de vue iconographique que stylistique. Depuis 2002, cette fructueuse collaboration Université-Services des Archives offre à des étudiants une formation des plus enrichissantes, spécifique à l’archivistique et à la conservation des sceaux, en même temps qu’elle leur permet de développer des travaux de recherches en lien avec le fonds inventorié.
Au cours de cette opération d’inventaire et à travers la diversité des sujets étudiés, ainsi qu’au regard de littérature académique, plusieurs points de réflexion ont émergé progressivement qui formeront les thématiques envisagées lors du colloque. Le colloque donnera lieu à publication d’actes.

I- Le sceau dans la société : Image, emblématique, culture visuelle

I.a. Entre le XIIe et le XVe siècle, l’apposition du sceau est le mode de validation le plus employé pour authentifier les actes, prenant alors la valeur d’une signature. Par sa fonction, sa place et l’image qu’il véhicule, le sceau pose la question de la nature du signe d’identité.
I.b. Cette image sigillaire est, par ailleurs, intimement lié à l’écrit. Dans la charte, le sceau est annoncé par le nom et la fonction du sigillant et/ou une formule de corroboration. De plus, une légende entoure généralement la figure au recto de la galette de cire et une seconde, parfois, sur le contre-sceau au revers. Le sceau devient alors objet manipulable, qu’on lit, qu’on regarde et dont on cherche l’annonce dans le document. Dans ce contexte, quel rôle exact tient cette image sigillaire ? Se situe-t-elle en marge du texte ou au contraire, joue-t-elle le même rôle que la miniature ou la lettrine historiée dans le codex, qui n’est pas, nous le savons, la simple illustration du texte ?
I.c. L’usage du sceau a touché les hommes et les femmes, toutes catégories sociales confondues, ainsi que les collectivités et les personnes morales. Parce qu’il engage la responsabilité de son possesseur, le sceau fournit sur le sigillant des informations dignes de foi pour l’historien, ce qui est rare pour une image médiévale. Au même titre que les images dévotionnelles, les enluminures, les enseignes de pèlerinages dont les premiers exemples empruntent au sceau sa forme et son nom, ou, à partir du XVe siècle, les médailles, le sceau participe de la culture visuelle de l’homme médiéval : il est reproductible, forme des séries et voyage. Il participe à l’effervescence emblématique de la société des derniers siècles du Moyen Age, dont l’une des manifestations les plus importantes pour l’histoire de l’art occidental est l’émergence du portrait moderne, et dans laquelle l’image sigillaire trouve pleinement sa place. Les communications envisageant le sceau à la fois dans sa spécificité et dans sa « relation dynamique avec la société » seront privilégiées.


II- Le sceau : création artistique

Objet précieux par sa fonction même, la matrice, servant à frapper la galette de cire, devait être exécutée avec soin : sculptée dans l’os ou l’ivoire, gravée ou fondue dans le métal puis retravaillée au burin au sortir de la fonte, sertissant parfois une intaille, antique ou médiévale. Par le nombre considérable d’empreintes conservées en Europe, datables avec précision (pour les personnes physiques) et parfaitement localisables grâce au document auquel elles sont appendues, ces sceaux, en tant qu’œuvres d’art, sont non seulement une inestimable source iconographique, témoins et acteurs de l’évolution de certains thèmes religieux ou profanes, mais sont également à la pointe des modes artistiques, des recherches et des changements stylistiques ; en particulier, pour les matrices créées pour les grands personnages et les institutions importantes, œuvres d’orfèvres spécialisés. A l’instar des arts précieux, leur création associait naturellement plusieurs métiers artistiques, peintres/enlumineurs, ivoiriers, sculpteurs, orfèvres.
II.a. Pourront être envisagées, ici, les questions iconographiques et stylistiques, celles de la transmission des modèles et de la manière dont les sceaux ont pu prendre part à la diffusion d’un style dans un milieu donné : ainsi du style 1200 au gothique ou du passage de ce dernier à la Renaissance. Qu’en est-il, par ailleurs, des liens entre les manuscrits enluminés issus des scriptoria et le dessin des sceaux des grandes abbayes au XIIe siècle ?
L’émergence des portraits réels ou fictifs dès le XIIIe siècle, avec le développement des têtes de profil puis de trois-quarts, pose, entre autres, la question de la permanence du goût pour le classicisme antique à l’époque gothique, au-delà des années 1230, et interroge alors la notion du réalisme supposé du portrait, renvoyant, par ricochet, à la problématique du portrait comme emblème.
Les architectures suscitent les mêmes interrogations et les mêmes enjeux, entre réalisme et symbolisme ; et cela dès le XIIIe siècle. Leurs structures en faible relief ne nous renvoient-elles pas immanquablement aux arts précieux des chasses orfévrées ou des ivoires en même temps qu’à l’architecture monumentale ? La notion d’illusionnisme qui s’applique à l’architecture feinte des vitraux et de la peinture murale à la fin du XIVe siècle, est-elle pertinente pour qualifier l’architecture miniature de certains sceaux contemporains ?
II.b. Seront également privilégiées les communications envisageant la production, les techniques de fabrication et les arts du métal, en particulier l’orfèvrerie. Quels rapports avec les arts précieux et les arts du livre ? Y-a-t-il eu, à partir du milieu du XVe siècle, un lien entre les graveurs de sceaux, les orfèvres et les premiers ateliers d’imprimerie à caractères fixes ou mobiles ?
Enfin, des études de cas, à partir de séries par exemple, pourront permettre d’envisager la question fondamentale de la localisation des ateliers de graveurs.


III- Le sceau dans les musées et les archives : Conservation, restauration, inventaire

III.a. Comme tout objet manufacturé avec des produits naturels, le sceau est fragile, soumis aux variations hygrométriques et aux manipulations. La confrontation des moulages effectués par Germain Demay au XIXe siècle avec les originaux – quand ils existent encore! – montre l’état de détérioration avancée de certains d’entre ces derniers. Il convient donc de réfléchir aux questions fondamentales, avant toute étude, de conservation, de restauration et de présentation d’objets aussi fragiles, menacés de disparaître à courts termes, avec les outils et les connaissances actuels, développés par les services des sceaux des grandes institutions patrimoniales françaises et étrangères.
III.b. Etudier les sceaux c’est bien sûr s’intéresser aux matrices qui les ont produits. Pour ces objets, œuvres d’orfèvres ou de graveurs, se posent également la question de leur restauration et de leur conservation. L’engouement des érudits et des collectionneurs du XIXe siècle pour ce type d’objets d’art soulève de manière moins attendue la question des faux.
III.c. Enfin, nouvel enjeu de la recherche, l’informatisation d’inventaires établis sur des critères établis par le Comité international de sigillographie et associés à la numérisation des pièces devient un outil des plus précieux pour le chercheur et un acteur essentiel de la large diffusion des savoirs via internet. Dans ce processus essentiellement basé sur des critères diplomatiques, quelle place peut être faite à l’image et à sa description, dans une perspective interdisciplinaire ?

Ces quelques questions soulevées ici ne constituent qu’une trame non exhaustive, aidant à structurer la réflexion. Toutes propositions de communication permettant d’élargir les problématiques liant la sigillographie à l’histoire de l’art et aux arts figuratifs seront les bienvenues.


Table ronde clôturant le colloque

Le 15 février 2007, la Section provisoire de sigillographie du Conseil International des Archives a réuni, au British Museum de Londres, un groupe de chercheurs appartenant à diverses disciplines, histoire, histoire de l’art, archéologie, archivistique. Le but était de réfléchir à la mise en place d’une organisation internationale chargée de promouvoir l’étude des sceaux et des pratiques sigillaires, et d’encourager les rencontres entre spécialistes, dans un esprit de décloisonnement des disciplines. Dans un premier temps, il s’agirait de considérer les sceaux et les documents scellés de l’Europe médiévale, quitte à élargir par la suite à l’étude des sceaux du proche et de l’extrême Orient.
Le colloque sera l’occasion de faire le point sur cette initiative, au cours d’une Table ronde qui en conclura les travaux. Toutes et tous sont invités à venir partager leurs réflexions et à faire part de leurs propositions.

Si vous souhaitez proposer une communication correspondant à l’une des thématiques évoquées, veuillez adresser un courriel à Marc Gil (marc.gil@univ-lille3.fr) ou à Jean-Luc Chassel (chassel@laposte.net).

Votre proposition devra comporter :
• votre institution d’affiliation ;
• le titre de votre contribution ;
• son résumé précis (400 mots) ;
• un bref curriculum vitae, comprenant une sélection de vos publications précédentes.

mardi 28 août 2007

A Fontevraud, on blasonne de bonne heure...



Toujours à propos de Fontevraud, cette fois-ci en dehors de toute exposition, le visiteur pourra trouver dans une galerie, près du chauffoir, quelques panneaux explicatifs précisant notamment la liste des abbesses, depuis Pétronille de Chemillé, juste après Robert d'Arbrissel le fondateur. L'auteur a également mentionné la reproduction des armoiries et du ou des sceaux de l'intéressée. Ce qui est pertinent. A un détail près : la dite abbesse Pétronille meurt en 1149 et n'a assurément pas porté les armoiries qu'on lui attribue. D'ailleurs, aucune source n'évoque la trace aujourd'hui d'emblèmes du XIIe siècle correspondant aux anciennes armoiries de Chemillé, le "losangé d'or et de gueules" (photo). Mathilde d'Anjou, qui lui a succédé, ne mentionnait rien sur son sceau non plus, tout comme Audeburge de Haute-Bruyères. Il faut attendre le passage d'Aliénor de Bretagne à Fontevraud (1304-1342) pour confirmer des armes personnelles d'une abbesse. Son sceau représente un écu armorié, comme le panneau le montre très bien (photo). Cette chronologie correspond du reste assez bien avec d'autres sources concordantes.
Les abbesses de Fontevraud ne blasonnaient donc pas si tôt. Une correction s'impose.

Allez à Fontevraud !



Jusqu'au 16 septembre, l'abbaye de Fontevraud, près de Saumur dans le Maine-et-Loire, organise une belle exposition, "Héros et merveilles du Moyen Age", signée Jacques Le Goff, l'un des plus grands médiévistes français. L'intérêt de ce travail réside surtout dans la présentation et dans la transversalité de la thématique.
L'exposition propose aux visiteurs une balade à travers différentes époques, du Moyen Age à nos jours. Des poupées réalisées par des enfants des écoles saumuroises aux extraits de films, de maquettes actuelles de créations urbaines organisées comme un cloître de monastère aux textes classiques ou plus contemporains - le passage du groupe Zebda est remarquable - tout ici rappelle le merveilleux et l'extraordinaire.
L'abbaye est ouverte tous les jours. Renseignements au 02 41 51 73 52 ou www.abbaye-fontevraud.com.

Ci-dessus, l'image représente un chevalier gravé dans le tuffeau. L'oeuvre, retrouvée à Fontevraud, a été datée du XIIe siècle.

mercredi 22 août 2007

Pourquoi un blog ?

Pourquoi créer un blog consacré à l'héraldique, la science auxiliaire de l'histoire qui a pour objet l'étude des armoiries ? La question, quelque peu saugrenue pour le profane, a toutefois une importance quand on a passé de nombreuses années dans les archives, françaises ou étrangères, à la recherche d'une piste, d'un nom, d'une armoirie ou de sceaux médiévaux et modernes. Parfois pour faire chou blanc, il faut bien l'admettre.
L'informatique résout de plus en plus de problèmes techniques et le blog est ici une nouvelle forme, rapide et certainement efficace, de collectes, d'échanges et de vérifications d'information. Bien évidemment, l'historien devra aller à la source, mais quand une pièce manque à un ensemble ou qu'une question bloque une démonstration, avouons-le, la conversation électronique prend tout son sens.
Ce blog sera également un lieu de discussion entre internautes historiens, chercheurs ou curieux qui souhaiteront se donner des informations pratiques sur l'héraldique, la sigillographie, l'archéologie ou l'histoire de façon générale : expositions, colloques, conférences, soutenances…

Bon blog donc.

Anthony BELLANGER
 
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